Quelle posture managériale adopter dans cette phase de déconfinement ? Chacun a vécu la période de confinement à sa manière, et en a une perception unique. Il en est de même du déconfinement. Il ne peut donc pas y avoir une posture managériale idéale et universelle.
Néanmoins, une chose est sûre. Si l’intelligence émotionnelle était déjà un pilier fort du leadership, il devient dans le contexte actuel un « must ». Lorsque nous vivons un choc, une des réactions possibles est le déni, pour s’en protéger. Pour développer sa résilience (c’est-à-dire sa capacité à reprendre son développement après un traumatisme), plusieurs éléments sont importants (d’après Boris Cyrulnik) : pendant le traumatisme, se sentir protégé ; après, se sentir soutenu et donner du sens à l’expérience vécue. Pour pouvoir accompagner ses collaborateurs, un manager doit donc être en mesure d’ouvrir des espaces de parole et de créer un environnement sécure.
Les recherches sur les neurosciences ont montré (cf. modèle SCARF de David Rock, PhD) l’existence de 5 facteurs impactant notre sentiment de sécurité. 2 d’entre eux ont fortement diminué : le niveau de certitude dont on dispose (puisque nous avons baigné dans l’incertitude et vivons encore avec) et la « reliance » (le sentiment d’appartenance et les liens sociaux que nous avons). Il s’agit pour les managers de réfléchir aux espaces de certitude qu’ils pourront trouver avec leurs équipes et de stimuler les occasions de lien social au sein de l’organisation. D’autres facteurs sont a priori facilement activables : l’autonomie individuelle et l’équité dans les décisions. Une manière de renforcer l’autonomie, de réengager son équipe et de l’aider à développer sa résilience pourrait être de partager un retour d’expérience, en tirer des apprentissages, et réfléchir ensemble au sens à donner à cette expérience et au sens de l’action collective. Peut-être l’opportunité de ressortir grandis…